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Nos géographies #2

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Qu’il est bon de savoir l’air plus pur dans un centre-ville à mobilité douce, sans voiture, sans bruit excessif, entre piétons et cyclistes, entre trottinettes et skateboards. Les malvoyants partagent-ils cet avis ? En tout cas d’après Boris Jollivet et Jean-Luc Boissenin, ces nouveaux contextes sont déstabilisants pour les personnes atteintes de handicaps visuel.

«Le son est vraiment un guide.» Boris Jollivet, audio-naturaliste

D’après lui, selon les espaces, le son ne se déplace pas de la même manière, les aigües et les graves se répercutent de manière très différentes ne serait-ce que selon les saisons. Pour pallier à cette nouvelle difficulté, les aveugles disposent de cartes aimantées sur lesquelles ils reconstituent l’espace qu’ils visitent pour apprendre à s’y repérer, modifiant la position des différents éléments jusqu’à arriver à un résultat qui leur permette de se déplacer librement et de mémoire dans l’espace. Pour Alexandre Moine, géographe, cette approche est la plus sensée étant donné que pour toute personne une carte représente la première approche d’un espace,  une approche donc très personnel mais qui permet toutefois une prise de recul certaine.

Si le son est essentiel aux malvoyants et qu’il permet entre autre à Enzo Sivad de skier avec une accompagnatrice, il n’est pas non plus dépossédé de ses moyens dans nos centre-villes modernes grâce à son travail et la faculté rémanente de son cerveau à créer une illusion de vision face à ce qu’il perçoit avec ses autres sens.