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Retrouver une urbanité

Auteur d’une soixantaine d’ouvrages sur la ville, dont La ville aux enfants, La ville à l’échelle humaine, L’Amérique verte ou Rachel Carson Pour la beauté du monde, Mesure et démesure des villes et Désastre urbain, Thierry Paquot s’intéresse aux utopies et autres alternatives émancipatrices. « La plupart des récits utopiques sont des récits urbaphobes. Les utopies sont plutôt des petites communautés agro-pastorales peu nombreuses qui parviennent à réinventer une collectivité différente en changeant le rapport au travail, à la nature et entre l’homme et la femme, entre les parents et les enfants. L’utopie n’est donc pas urbaine, au sens des mégalopoles. Ce sont toujours les dystopies qui prennent place dans le cadre dense et bétonné des grandes villes. Dans la science-fiction, la ville est presque toujours néfaste. » De la maison du peuple au tiers-lieu, de la maison des solidarités au fab-lab, il proposera une approche rétro-prospective pour une ville conviviale au prisme de l’écologie.

Pour Thierry Paquot, philosophe et essayiste, une ville où il fait bon vivre est l’heureuse combinaison de trois qualités : « L’urbanité, la diversité et l’altérité. Si une de ces qualités vient à manquer bien, c’est tout l’esprit de la ville qui s’effondre. » Il donne un exemple à propos de la diversité : « Plus une ville est diverse, mieux c’est. Et évidemment, le produit immobilier qui se vend le plus au monde aujourd’hui, c’est la gated community, c’est-à-dire l’enclave résidentielle sécurisée où sociologiquement il y a une forme d’homogénéité de population. Et donc ça, pour moi, c’est une grande perte. En privatisant les villes, on se prive de la richesse de la diversité ». Parallèlement, la généralisation du télétravail est une bonne chose, quand cela est possible, pour Thierry Paquot : « Quand le travail s’effectue plus proche de chez soi, voire chez soi, forcément la vie de quartier va renaître et renaissant, on va certainement abandonner les quartiers d’affaires, les tours de bureaux, etc. Et tout ça, ce sont des bonnes nouvelles. » Cela fait aussi moins de transports et donc moins de pollution.

Il a aussi dirigé avec Thierry Jousse un ouvrage consacré à la ville au cinéma.

Une rencontre proposée en partenariat avec Hôp Hop Hop en écho au mini-festival de films documentaires en plein-air programmés fin août 2023 inscrit dans le cycle Hôp, la fabrique commune de la ville.