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Maison bulle, logements bois, écocité et quartier libre

Programme :
8h00        Départ de Besançon pour Fleurey-sur-Ouche
9h45         Visite de la maison bulle de Bernard Leclercq et Jacqueline Rogeon
11h15        Visite de l’écoquartier Heudelet 26 et de 40 logements bois avec Studio Mustard
12h20       Visite de la Quadrata (Sophie Delhay) – sous réserve
13h20       Déjeuner
14h30       Visite écocité Jardin des maraîchers avec Studio Mustard (urbanisme AMNA, 58 logements Studio Mustard, 32 logements Sophie Delhay, Clément Blanchet)
15h35       Visite du quartier libre des Lentillères
16h35       Départ de Dijon
17h50       Retour à Besançon

Maison bulle, Bernard Leclercq et Jacqueline Rogeon (1984), Fleurey-sur-Ouche
Jeune écologue dans les années 1970, Bernard Leclerc cherche une alternative aux constructions traditionnelles et découvre les recherches architecturales des maisons bulles. Après la visite de plusieurs réalisations avec Jacqueline Rogeon, il fait le choix d’autoconstruire sa propre maison bulle sur le site d’une ancienne carrière à Fleurey-sur-Ouche. Commencée en 1982, elle sort de terre en 1984 et se présente comme un ensemble de plusieurs coques en voile de béton se fondant dans le paysage. Ses grandes baies vitrées au Sud et à l’Est laissent entrer la lumière et la chaleur l’hiver tandis que de grands arbres les protègent des canicules l’été. Ses faces nord et ouest sont enterrées pour permettre une isolation optimum. La terre isolée par différentes couches de matériaux emmagasine la chaleur l’été pour la restituer l’hiver, à raison d’un mètre par mois (en tout 6 mètres). A cette configuration vient s’ajouter une double ventilation de flux d’air chaud et d’air froid qui régule la température été comme hiver. Une maison bulle comme la leur offre donc de remarquables performances énergétiques.

Écoquartier Heudelet 26, Studio Mustard (Urbanisme, 2009), SEMAAD – SEM EST, Dijon
Entièrement piéton, l’écoquartier Heudelet 26 est accessible par le tramway et favorise les modes de déplacements “doux” (parcours cyclable, cheminements piétons, station vélodi). Un parking semi-enterré, véritable support d’espace public, légèrement surélevé, offre au quartier aire de jeux et de loisirs, promenade verte, potagers, prés communaux, gradins et forum urbain. Les constructions sont BBC (bâtiments basse consommation), éco orientées, passives ou à énergie positive, et réunissent près de 300 logements locatifs sociaux ou en accession à la propriété, 1200 m² de bureaux, des commerces en pied d’immeubles, un équipement culturel, 9 ateliers d’artistes, des kiosques. Ainsi, le projet de l’écoquartier “Heudelet 26” témoigne d’une autre façon de concevoir le territoire et revendique une nouvelle urbanité, une authentique mixité sociale, et générationnelle, de nouveaux modes de vie, durables et partagés.
Palmarès 2009 des écoquartiers, Ministère de l’écologie de l’énergie et développement durable.

Un Archipel, 40 logements bois dont 20% BEPOS, Studio Mustard (Architecte, 2021), écoquartier Heudelet 26, Habellis, Dijon
« Ce projet joue explicitement avec les archétypes. Les modèles de la maison, du pavillonnaire, sont ici rejoués, transfigurés pour proposer une expérience inédite à Dijon, dans un tissu urbain très hétéroclite.
Le projet s’inscrit dans le cycle de recherches « La Maison dans tous ses états » : une maison ouverte, spacieuse, lumineuse, offrant une grande possibilité d’usages domestiques. Nous interrogeons le modèle du lotissement dans sa globalité. Aussi avons-nous privilégié une image vernaculaire faite de déambulations plutôt que de lui préférer le systématisme des maisons juxtaposées. Nous avons traité la proximité des maisons sans jamais que les jardins soient accolés ou que la terrasse de l’un donne directement sur la terrasse de l’autre. Voie douce comme un chemin de campagne, maisons éparses comme un archipel fait de cours et de jardins, c’est un paysage habité que l’on crée. Les maisons au gabarit proche de l’archétype se différencient par un jeu de pente et de hauteur, un même bardage vient recouvrir toits et façades par une gamme de couleurs irisées. C’est la diversité des situations proposées qui individualise chaque maison. » Studio Mustard
Projet lauréat du concours La maison dans tous ses états

La Quadrata (sous réserve), Sophie Delhay (Architecte, 2019), écoquertier Via Romana, Grand Dijon Habitat, Dijon
Chaque pièce mesure 13 m² (3,6 m / 3,6 m), une surface standard qui confère universalité et flexibilité aux logements. Cette unité de base correspond à la différence de surface entre les typologies (studio 32 m² > une chambre 45 m², deux chambres 65 m² > trois chambres 78 m²). En outre, 13 m² sont plus grands qu’une chambre moyenne et dépassent la surface d’un séjour lorsqu’ils sont combinés avec la pièce centrale. Avec la cuisine, le seul autre espace fixe est une pièce centrale qui est tacitement assignée à la fonction de salle à manger/vestibule/pièce de travail. En fonction de l’emplacement du séjour, chaque appartement peut s’adapter à trois dispositions différentes : croisée, diagonale ou groupée.
Projet lauréat Équerre d’argent 2019

Écocité jardins des maraîchers, ANMA (Urbaniste, 2010 – première tranche), Dijon
Depuis les années 2000, la « zone des abattoirs », au sud-est de Dijon, fait l’objet d’une grande opération de renouvellement urbain à travers l’un des plus importants projets d’écoquartier de la ville. ANMA propose un projet baptisé « Écocité Jardin des maraîchers », qui répond à un programme de 1 500 logements et 20 000 m2 de bureaux, commerces, activités et zone maraîchère sur une surface de 20 hectares. Le projet doit se construire en quinze ans, en deux tranches : d’abord sur la partie est, occupée par d’anciens abattoirs, comprenant 1 000 logements, dont 350 déjà habités aujourd’hui (dont les trois quarts à loyer modéré) ; puis la seconde, à l’ouest, qui devait comprendre 500 logements sur 7 hectares d’anciennes activités et de terres maraîchères enfrichées. À partir de 2010, des habitants, militants et associations environnementales se regroupent pour s’opposer à la deuxième tranche du projet, qui prévoit d’urbaniser les « derniers vestiges de la ceinture maraîchère de Dijon3 ». Ces collectifs organisent une manifestation pour l’accès aux terres et à l’autonomie alimentaire, qui débouche sur l’occupation et la remise en culture d’une partie de la friche agricole.

58 logements avec ADP, Studio Mustard (Architecte, 2019), écocité Jardin des maraîchers | Icade & CDC Habitat, Dijon
S’inscrivant dans l’Ecocité Jardin des Maraîchers, à Dijon, l’écoquartier conçu par l’ANMA rassemble une diversité de typologies de logements, avec des immeubles collectifs ainsi que de l’habitat de type intermédiaire. Studio Mustard s’est occupé de la conception des logements intermédiaires en continuité avec les logements collectifs de l’Atelier du Pont sur le même lot.
Les 14 logements intermédiaires revisitant chacun à sa manière le modèle de la maison sont accolés, et/ou superposés et sont tous traversants. Ils bénéficient ainsi d’une double orientation. Ces maisons se prolongent par une serre, espace extérieur couvert offrant une véritable pièce en plus en continuité du séjour. Cette proéminence de l’habitation permet aux habitants de s’extraire d’une intimité protégée pour profiter d’un nouveau rapport de voisinage en vis-à-vis. Une attention particulière a également été portée aux aménagements extérieurs, participant à l’esprit “vert” du quartier. Chaque logement bénéficie d’un potager et d’un cabanon extérieur. Enfin, un verger avec différentes variétés d’arbres fruitiers est commun à l’îlot

32 logements et espaces partagés, Sophie Delhay (Architecte, 2020), écocité Jardin des maraichers, Habellis, Dijon
Ces logements sont situés au sud-est de Dijon dans un écoquartier coordonné par Nicolas Michelin (ANMA). Ils définissent une composition fragmentée autour d’un jardin partagé triangulaire qu’ils délimitent sur deux côtés : un plot en marque la pointe suivie d’une bande de cinq maisons individuelles tandis qu’une barre de six étages part à angle droit pour fermer la figure. En interprétant le règlement d’urbanisme de cette zone, Sophie Delhay est parvenue à convaincre ses maîtres d’ouvrage de créer un espace supplémentaire : une double hauteur inhabituelle dans les séjours. Ce supplément opère un déplacement, une sortie hors de l’économie stricte du logement social, comme si l’architecture jouait ici pour elle-même plus encore que dans les opérations que nous venons d’analyser. Cet espace en double hauteur associé à un espace extérieur se décline ainsi dans chaque typologie. Dans les maisons individuelles, ils s’ouvrent ainsi sur un patio planté et sont surplombés par la distribution des chambres à l’étage comme dans un atrium d’hôtel. Dans les logements intermédiaires et collectifs, ils se poursuivent par de vastes balcons carrés non superposés et flottant dans le paysage.

Quartier libre des Lentillères (2010), Dijon
Le quartier libre des Lentillères est né d’une manifestation en 2010, à Dijon, à l’issue de laquelle une centaine de personnes a défriché puis cultivé des terres de qualité à l’abandon menacées par le projet d’urbanisation de terre maraîchère, l’écocité Jardin des maraîchers. De là est né le Pot’Col’Le, une dynamique ouverte et collective de jardinage basée sur l’échange de savoirs. Le Jardin des Maraichères, géré de manière non salariée, permet d’alimenter des marchés hebdomadaires non lucratif à prix libre. À la croisée de ces deux grandes parcelles, s’entremêlent des dizaines de petits jardins familiaux. Au milieu de tout ça, des fermes occupées, une dynamique de construction de cabanes et d’entretien de lieux ouverts à tous et à toutes pour la promenade, pour des ateliers d’échanges de savoirs divers et variés, des concerts ou des fêtes atypiques. De tout ça naît un quartier bigarré, des collectifs mélangés nourris par plusieurs centaines de personnes. Cependant, ces dynamiques sont précaires et menacées…