Lauréate de la résidence d’architecture à Rougemont, Lorène Tournier, diplômée architecte DE-HMONP, et Clémence Chevalier, vidéaste, forment un duo complémentaire et transversal, alliant architecture et cinéma pour questionner l’évolution du patrimoine et des usages.
Lorène développe une approche sensible du déjà-là, où le projet et le patrimoine dialoguent. Son année à Rome l’a confrontée à la superposition du bâti et aux potentialités de la réinterprétation architecturale. Convaincue que le projet est un outil politique de réappropriation, elle s’attache à recréer du lien social et à valoriser le cadre bâti.
Clémence, après une première expérience dans l’enseignement, se spécialise en post-production et explore l’esthétique cinématographique comme moyen de transmission. Son regard sensible capte les ambiances et révèle la poésie des lieux à travers l’image en mouvement.
Ensemble, elles proposent une lecture contextuelle et prospective du centre historique, croisant architecture et vidéo pour en révéler les potentialités et en offrir une redécouverte immersive à partir d’un travail à plusieurs échelles : celle du territoire de Rougemont à travers la question de la mobilité et des déplacements, celle du centre ancien à travers une lecture globale de la morphologie du bourg, des circulations, des rez-de-chaussée inoccupés, pour identifier des leviers d’activation concrète du bâti existant, et celle de l’îlot entre la rue Basse et la Grande Rue comme terrain d’expérimentation privilégié, permettant de tester, documenter et mettre en débat des propositions plus concrètes.
Leur démarche mêle enquête sensible, narration collective et expérimentation urbaine. Elle s’organise en trois temps d’action, inspirés de la démarche de Gilles Clément pour le jardinier planétaire.