Allier le muscle à l’esprit, Olympiade culturelle à Dijon

Dans le cadre des Jeux de Paris 2024, la Drac Bourgogne-Franche-Comté a conduit, en 2020-2022, une vaste campagne de recensement des équipements sportifs à travers la région, en vue de leur labellisation Architecture contemporaine remarquable. Parmi les quarante-huit édifices étudiés – et constituant un patrimoine à (re)découvrir en ligne sur POP, la plateforme ouverte du patrimoine –, dix-sept font l’objet de cette exposition.

Alors, qu’ont en commun le Palais des Sports de Dijon, la piscine de plein air de Montbéliard, une tribune de stade à Vesoul ou un complexe sportif d’Auxerre ? Ordinaires ou exceptionnels, dédiés aux pratiques de loisirs ou professionnelles, ces équipements témoignent d’une diversité de formes, à l’image de la pluralité des pratiques – et des sportifs – qu’ils accueillent. Mais tous partagent cette ambition architecturale : concilier signal esthétique et fonctionnalité.

De quoi offrir à leurs usagers un lieu où laisser au vestiaire toutes les questions du quotidien. Un lieu où – comme un air d’Olympie aux quatre coins de Bourgogne-Franche-Comté – on entretient aussi bien son corps que son esprit.

 

Architecture et sport : à fond les formes !

L’architecture, discipline olympique ? Beaucoup l’ignorent mais, de 1912 à 1948, elle a bien fait partie des épreuves culturelles des Jeux avec la peinture, la sculpture, la littérature et la musique.

Une présence qui tient à la volonté de Pierre de Coubertin d’allier « le muscle à l’esprit », comme dans la Grèce Antique où, notait-il, « au temps de la splendeur d’Olympie, les lettres et les arts harmonieusement combinés avec le sport assuraient la grandeur des Jeux Olympiques ». Une combinaison parfaitement illustrée par le Hongrois Alfred Hajos : médaillé d’or de natation en 1896, puis d’argent en architecture, en 1924.

Au-delà de l’anecdote, architecture et sport partagent bien plus de valeurs qu’on ne l’imagine. Tous deux se caractérisent par une quête autour du mouvement, de l’espace, du beau geste et du bien-être. Un bien-être porté en étendard par les pouvoirs publics qui, au xxe siècle, feront de la construction d’équipements sportifs un levier majeur au service de la santé pour toutes et tous. Plus tard, s’y sont adjoints des enjeux d’éducation et d’intégration.