Seul fabriquant de briques et tuiles de verre en France, la verrerie est historiquement liée l’architecture et au bâtiment. Installée depuis 1475 à Passavant-la-Rochère, elle met au point dès 1870, la tuile de verre. Cette création répond alors aux besoins d’éclairage des sous toitures que rencontrent alors les tuileries du village. La gamme architecture sera très vite complétée par les pavés de sol, les briques de verre et les carrelages. Matériau noble, solide, durable et respectueux de l’environnement, le verre trouve toute sa place dans l’architecture. Sa capacité à laisser entrer la lumière et ses jeux d’opacité en font le matériau privilégié des architectures audacieuses. Le verre permet en effet de laisser pleinement la créativité des architectes s’exprimer à travers des constructions originales. L’entreprise est inscrite au Patrimoine vivant depuis 2009.
L’usine Claude-et-Duval à Saint-Dié-des-Vosges est l’un des premiers projets de l’atelier de la rue de Sèvres après-guerre, réalisé entre 1946 et 1950. C’est Jean-Jacques Duval, ami de Le Corbusier, qui lui commande une nouvelle usine, afin d’assurer la continuité de production et de moderniser l’usine familiale partiellement détruite pendant la guerre. Malgré l’échec de ses propositions pour la reconstruction de la ville de Saint-Dié, Le Corbusier accepte ce projet pour expérimenter son prototype de l’usine verte, imaginé pour la Cité linéaire industrielle, projet de ville conçu pendant la guerre pour être réalisé près d’Aubusson.
Jean-Jacques Duval, qui souhaite depuis longtemps agrandir et moderniser son usine, demande à Le Corbusier de reconstruire une usine la plus fonctionnelle possible, avec le souci de garantir aux employés d’excellentes conditions de travail dans un environnement d’une grande qualité esthétique.
Il donne à l’architecte une liberté totale, mais se révèle un commanditaire attentif et exigeant. La qualité du dialogue entre Le Corbusier et Jean-Jacques Duval inspire la conception d’une usine où les proportions et la lumière sont au service d’une organisation optimale du travail respectueuse du bien-être des employés.
Comme l’Unité d’Habitation de Marseille, l’usine a été un chantier d’innovations et d’expérimentations du béton, de la polychromie, de la modulation de la lumière par les brise-soleils et de l’utilisation du Modulor pour les proportions.
Photographies Oliver Martin-Gambie
Pionnier du renouvellement des formes de l’architecture et de l’urbanisme dans les années 1960, Pascal Häusermann (1936-2011) défendit pendant plus de cinquante ans la modularité en architecture et la libre expression de l’individu. En 1958, il est le premier à mettre au point pour la conception d’une maison la technique du béton projeté sur armature métallique, procédé qui deviendra le meilleur moyen d’expression de l’architecture-sculpture.
Partisan d’une plus grande implication des habitants dans la conception et l’élaboration de leur environnement construit, l’architecte construira au cours des années 1960-1970, en France et en Suisse, de nombreux bâtiments en voiles de béton: des maisons (Grilly, Minzier), un restaurant (Le Balcon de Belledonne avec Claude Häusermann-Costy), une polyclinique à Genève.
Pascal Häusermann a su inventer et expérimenter une architecture alternative, une nouvelle forme d’habitat.